Allez, filez donc, ô meurtrières secondes,
Vos tics sont un leurre et vos tacs un mensonge.
Allez, filez donc, ô minutes immondes,
Car mon temps se fixe lorsque enfoui en songes;
Ainsi, Rêves, ô merveilleuses inconscientes,
Guidez-moi au paradis des points culminants.
Ainsi, Rêves, ô majestueuses trépidantes,
Paralysez l’autour, freinez le mouvement. »
***
Et je rêve, mais là non de cieux ouatés :
Il ne se fait là d’aucun nuage l’éloge,
En un endroit où les longueurs sont détestées;
Où, sous l’aberrante cadence des horloges,
Les doux visages d’âge des gens âgés nagent,
Dans les vagues vagues d’un océan d’années;
Or ses houles, qu’imitent les rides fanées,
Agressent en violents ressacs le corps de sa plage.
Je me vois, contraint, face à ces cadrans qui chantent
Les moments et les instants – suivant le ballant
Du pendule d’une marche à son rythme – allant,
Poussant de bras frêle les aiguilles puissantes,
Un gros baluchon portant mon portrait d’enfance –
Assis, suivant l’ombre d’une plume qui danse,
Dont sa pointe, imbibée dans une encre éternelle,
Châtiera- j’en rêve – le mythe temporel
Tiam