
La branche grise grince juste au bord du ruisseau.
La neige qui crisse sous moi, tombée un peu plus tôt,
Est immaculée. Son blanc pur est si parfait
Que la Terre toute entière paraît unifiée.
Doucement, à pas de géant, s’approche décembre.
De toutes les cheminées du hameau des cendres
S’envolent au vent sur ce bleu si beau, si pur.
Quoi qu’en hiver l’Homme affronte,il sait qu’il l’endure
Pour revoir ce tableau parfait. Il sait qu’au terme
De cette rude épreuve poussera toujours à la ferme
Ces insignifianteset minuscules pousses vertes.
Ces symboles de la vie, dont la vue est offerte
Aux enfants curieux qui le jour s’étonnent,
Mais dont la nuit est terrible quand le tonnerre tonne.
Le jour est le printemps, la nuit est l’hiver :
Pour que l’un, doux, survienne, l’autre, rude, est nécessaire.
Ainsi va la vie. Ainsi va la mort. C’est tout !
L’un est suivi par l’autre, l’autre précède le premier.
Nul ne pourra jamais -Hélas ? rien y changer,
Ni les plus horribles guerres, ni les mots les plus doux.
kincajou